vendredi 16 juillet 2010

Conseil de Paris - Ma réponse à D. Fournier et K. Taieb sur la délibération relative aux dotations des gestionnaires des centres de planification

Je tiens vraiment à remercier très chaleureusement Danielle FOURNIER et Karen TAÏEB pour leur soutien et leur engagement à cette cause. Je crois que, si nous avons eu à débattre dans cette instance à plusieurs reprises de cette question de l’accès à l’orthogénie, des difficultés que rencontrent les femmes en matière d’accès à l’I.V.G., ce n’est pas un hasard. Il s’agit là d’une question sociétale fondamentale. Il s’agit là d’un enjeu réel et du sens qu’il doit avoir en ce qui concerne les engagements de l’Etat, en ce qui concerne sa politique vis-à-vis des femmes. Il s’agit aussi d’un enjeu symbolique de ces combats portés de haute lutte et gagnés de haute lutte.

Je voudrais donc redire toute l’importance pour nous d’être mobilisés et vigilants face à ce qui se joue à ce niveau-là. On a beaucoup parlé de Tenon, de Saint-Antoine, mais j’ai presque envie de dire que, malheureusement, là ce n’est que la face visible de l’iceberg parce que j’ai réuni l’ensemble des praticiens de l’I.V.G. le 16 juin et le tableau qu’ils nous ont présenté est particulièrement sombre et particulièrement inquiétant.

En effet, on a une réduction cette année de la moitié des I.V.G. pratiquées à l’hôpital Lariboisière. Et même là où l’on a l’impression que tout se passe bien dans des structures comme l’hôpital Saint-Louis ou bien l’hôpital Bichat, il y a des stratégies qui aboutissent à une réduction des places dédiées, à ce qu’on n’ait pas de salle spécifique pour les I.V.G médicamenteuses, par exemple, ou à ce qu’on n’ait pas les panseuses au moment de l’intervention ou à ce qu’on n’ait pas d’infirmières.

Tout cela aboutit effectivement à une remise en cause frontale, dure et injuste pour les femmes parisiennes qui n’ont plus de choix que la possibilité de faire du tourisme médical dans les pays étrangers.

Oui, comme Bertrand le dit souvent, ce Gouvernement est dur avec les humbles et il est effectivement complice des puissants.

Je crois que ce sont des choses que nous devons continuer à dénoncer très fortement. En tout cas, pour ma part, la politique que je mène avec Bertrand DELANOË et sa première adjointe, c’est une politique qui consiste à permettre aux Parisiennes et notamment les plus vulnérables d’entre elles, ainsi que les jeunes, d’accéder rapidement et sans délai dans une logique de proximité aux services de prévention, accéder à l’IVG médicamenteuse, accéder à l’éducation et à l’information sexuelle dans les établissements scolaires, dans l’ensemble des structures qui accueillent des jeunes, pour faire en sorte qu’on forme des jeunes responsables, mais cela se fait aussi avec un travail très important de mobilisation de l’ensemble des professionnels et avec l’ensemble des collectifs mobilisés, pour permettre l’accès à l’I.V.G et pour mettre l’Etat devant ses responsabilités en la matière.

Crédit Photo : Cedric SF/Flickr