Il y a un livre que je souhaite mettre à l’honneur sur ce blog. Celui de Wassyla Tamzali, avocate à Alger puis directrice du droit des femmes à l’Unesco. Mais Wassyla Tamzali c’est surtout une femme, laïque, féministe et maghrébine à la fois. Après « Une éducation algérienne » en 2007, elle a publié à l’automne dernier « Une femme en colère. Lettre d’Alger aux Européens désabusés ». Dans ce livre, elle apporte un point de vue inédit, pertinent et courageux sur la question du voile, de l’identité et des femmes.
Voici quelques extraits de son interview au Monde à ce sujet, datant du 12 décembre 2009 qui est disponible ici.
« La culture du harem a pris possession de la rue, ce n'est pas la modernité qui est entrée dans les maisons ! Prenons l'éducation, qui est la panacée des réformateurs. A travers l'éducation religieuse dans les écoles on enfonce dans la tête des petits que la domination des femmes est voulue par Dieu. »
« La question de l'égalité est une question éthique ; elle doit être abordée sur le plan des principes et pas par des réformes sociales. D'où la nécessité de la laïcité, elle seule peut renverser les rapports d'oppression dont souffrent les femmes et les hommes dans les sociétés musulmanes ; seule la laïcité peut conduire à l'émergence d'une conscience moderne musulmane. »
« Certaines se sont voilées par jeu, par provocation, mais aussi par rébellion contre l'ordre dominant, trouvant là une définition de la liberté. J'ai envie de leur dire qu'on ne peut pas exprimer sa liberté en se jetant pieds et poings liés dans une culture dont l'objectif est la domination des femmes. »